Les vitrines au musée / Éclairage et fabrication

Présentation vs conservation. Dans un contexte muséographique, la lumière joue un rôle essentiel. Les professionnels de la muséographie lui confèrent une place importante dans la mise en valeur de l’exposition. Elle est un instrument d’orientation, de connaissance, et d’expérience. L’intervention du scénographe et/ou éclairagiste se situe entre 2 pôles importants entre lesquels il doit trouver un équilibre. D’une part, accompagnant la nécessité d’éclairer convenablement le parcours et les artefacts, nous désirons mettre de l’avant l’expérience de visite, les ambiances et les effets scénographiques. Les technologies modernes mettent dorénavant à notre disposition des moyens exceptionnels ! Et de l’autre part, on doit prendre en considération les impératifs liés à la conservation des objets de collection. La composition de la lumière, l’ intensité (ou éclairement lumineux) et le temps d’expositions de l’objet sont les principaux facteurs à considérer.

Les Patriotes nous livrent leurs secrets En 2010, la Maison nationale des Patriotes (MNP) me propose de créer un mobilier pour recevoir des livres et des documents originaux datant de l’époque des Patriotes (1832-1850). Ce projet me plaisait, car je les avais déjà tous vus dans mon ordinateur lors du renouvellement de l’exposition permanente de la MNP en 2009.  Mine de rien, le défi était de taille car les espaces disponibles pour l’installation du nouveau mobilier étaient problématiques. Lors de l’élaboration de la scénographie en 2009, nous n’avions pas prévu cet ajout, alors je me suis retrouvé à travailler avec des espaces vacants situés devant les fenêtres. De vieilles fenêtres en bois accompagnées, en bas des murs, par des plinthes électriques ! Dans ce seul endroit, j’ai retrouvé plusieurs problématiques liées à la lumière extérieure (avec son flux de rayons UV),  à la fluctuation d’humidité (été / hiver), et aux changement brusques de température (fenêtre froide et bas de mur chaud).

J’ai donc conçu un meuble avec un dos isolant, qui élimine les fluctuations de température et les rayons directs provenant de la fenêtre. La vitrine est composée d’un acrylique qui coupe les rayons UV (Acrylite OP-3) et d’un fond de vitrine avec un double fond dans lequel j’y ai déposé des blocs de gel de silice pour contrôler l’humidité. Pour compléter la protection des artefacts, je me suis assuré de garder l’éclairage ambiant des salles entre 50 et 85 lux. J’ai alors ajouté à l’intérieur de la vitrine un dispositif de lumière DEL (pas de UV) s’allumant à la demande du visiteur. Avec ce système, j’ai diminué l’exposition à une lumière intense. Le reste du temps, l’objet retourne dans une ambiance confortable pour sa postérité.